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RIBEAUVILLE (14) La véritable histoire

RIBEAUVILLE (14) La véritable histoire

Comme toute légende, cette histoire comporte une part de vérité. Elle semble en effet trouver son origine dans une charte datant du 20 avril 1400.

Dans ce document, le Seigneur Maximin 1er de Ribeaupierre conférait à son musicien Henselin, la vice-royauté du « Royaume des gens ambulants », en remplacement du ménétrier Heintzmann Gerwer qui venait de démissionner pour des raisons de santé.

Ce document est d’autant plus intéressant qu’il nous révèle l’ancienneté de sa royauté héritée de son père Brunon de Ribeaupierre dont on sait que le règne avait débuté vers 1361.

Mais examinons aussi un autre document daté du 28 août 1461 ; une lettre écrite par Guillaume 1er.

Dans celle-ci, il demande à Jean de Venningen, l’évêque de Bâle de cette époque, la confirmation du droit de communion aux Ménétriers.

En analysant de plus près cette lettre, on y apprend un autre détail intéressant concernant la confrérie des Ménétriers. Elle serait en fait née à Villé, une localité située entre Sélestat et Ste-Marie-aux-Mines.

Son siège initial aurait ensuite été transféré à Sélestat, et enfin à Ribeauvillé.

Dans les statuts officiels de la Confrérie que Guillaume 1er promulgua en 1494, il est même précisé que son siège résidait au Couvent de Ribeauvillé.

Dans cette recherche, l’indication de Villé est intéressante sur le plan chronologique, car le Val de Villé faisait partie des terres appartenant à la famille des Habsbourg de 1258 à 1314.

En outre cette famille noble possédait également de droit de juridiction exercé à partir de 1312 par Henri II de Ribeaupierre. Tout ceci nous permet de situer logiquement la création de la confrérie des Ménétriers de Ribeauvillé antérieurement à 1314.

L’histoire de la confrérie sera évidemment émaillée de nombreux changements au fil des siècles.

Ainsi dès 1431, la confrérie de Ribeauvillé sera divisée en cinq sections, c’est-à-dire cinq centres où les ménétriers tiendraient leurs réunions annuelles. Il s’agissait de Ribeauvillé, bien sûr, mais aussi de Strasbourg, de Vieux-Thann, de Rosenwiller et de Rosheim.

Une nouvelle réorganisation interviendra en 1533, lorsqu’on répartira le royaume de la musique alsacienne en trois grandes sections :

–          l’Alsace inférieure dont les limites englobaient le nord de l’Alsace en partant d’Epfig jusque vers la forêt de Haguenau,

–          L’Alsace moyenne qui s’étendait d’Epfig à Ottmarsbühl,

–          Et enfin l’Alsace supérieure d’Ottmarsbühl à Hauenstein.

Les raisons de ce découpage territorial étaient vraisemblablement d’ordre économique. En effet, il permettait aux ménétriers d’Alsace d’éviter chaque année le voyage à Ribeauvillé. Eh oui, à cette époque-là non seulement les déplacements demandaient beaucoup de temps, mais ils comportaient des risques, les routes n’étant pas très sûres.

Tout ceci fonctionnera jusqu’à l’époque de la Révolution. Là les choses se gâteront. Des rivalités naîtront entre les trois groupes. Les incidents se multiplieront, des disputes éclateront. Elles ne prendront fin qu’à la dissolution de la Confrérie, le 2 mars 1791.

Dans un article suivant nous parlerons du « Pfifferdaj » tel qu’il est célébré de nos jours.

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