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RIBEAUVILLE (15) – La charte de Frédéric

RIBEAUVILLE (15) – La charte de Frédéric

Pour ceux qui ont suivi cet historique du PFIFFERDAJ, rappelons que la Confrérie des Ménétriers fut dissoute  le 2 mars 1791.

Pour bien comprendre le rôle joué par les seigneurs de Ribeaupierre, il nous faut remonter à l’époque de l’empereur Frédéric III.

Par une charte impériale, datée du 31 octobre 1481, il investit Guillaume 1er et Maximin II, les fils de Maximin 1er de Ribeaupierre de la royauté des ménétriers, en plus du droit de juridiction et de taille qu’ils possédaient déjà sur ce fief du Saint Empire Germanique.

Cette situation changera en 1648 lorsque Louis XIV annexera l’Alsace à la couronne de France. Une vingtaine d’années plus tard, en 1673 plus exactement, il accordera l’investiture définitive de la seigneurie au prince Christian II de Birkenfeld, l’unique héritier mâle de la famille des Ribeaupierre.

Toutes ces dispositions définissaient la position des Seigneurs de Ribeaupierre envers la Confrérie des Ménétriers. Elles avaient non seulement pour mission de protéger et de défendre ses membres, mais aussi de réglementer le fonctionnement de la Confrérie. Ce sont les Seigneurs de Ribeaupierre qui rédigeaient les statuts et les règlements. Ce sont eux aussi qui les modifiaient suivant leur bon vouloir, bien entendu.

Les premiers statuts dont on trouve trace dans les documents d’archives sont de la main de Guillaume 1er et datent de 1494. Guillaume II les modifiera en 1533, puis ce sera au tour de Eberhard en 1606. D’autres altérations seront encore apportées par Christian III de Birkenfeld en 1718.

Mais vous vous doutez bien que tout ceci exigeait des contre-parties de la part des Ménétriers. Non seulement ils devaient prêter serment d’obéissance aux Seigneurs de Ribeaupierre, mais également s’acquitter d’un droit annuel.

Voici un extrait de cet engagement : « Nous membres de la Confrérie des Ménétriers jurons d’être fidèles à Nous et à notre Seigneurie de Ribeaupierre, d’advancer Nos proffits et advantage, de détourner selon son possible Nostre Dommage et préjudice et lorsqu’il apprendroit Nous estre fait tort par quelqu’un ou aux Nostres, de Nous en advertir promptement ou par soy mesme ou par un fidel messager et cela pourtant à nos despens, ne devant néantmoins leur serment préjudicier ou déroger aux foy et hommages, dont ils sont obligés envers leurs supérieurs ou Seigneurs » (traduit d’après les statuts de 1533).

En 1431, cette taxe que devait payer chaque membre de la Confrérie correspondait à deux sacs d’avoine. Plus tard, les seigneurs de Ribeaupierre décidèrent tout simplement de revendiquer la moitié de tous les revenus acquis par la confrérie, ce qui devait représenter divers droits et amendes.

Mais cela ne semblait pas suffire, puisqu’en 1606, un nouvel amendement y ajouta la moitié du produit de la vente des insignes et des instruments revendus ayant appartenu à des membres décédés.

Vers la fin du XVIIIe siècle, la perception des taxes et fermages des confréries fut confiée au roi des Ménétriers en fonction. Le montant de ces fermages variait entre 600 et 800 livres par an.

Nous parlerons du rôle important que jouait ce roi des Ménétriers dans un prochain article.

A suivre…

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