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Les tuiles vernissées

Les tuiles vernissées

En Alsace, ce qui caractérise également les maisons, ce sont les toitures. Très souvent enchevêtrées avec d’autres toitures dont la pente peut varier entre 45° et 65°, elles sont recouvertes de tuiles plates dont l’extrémité est arrondie.

 

C’est d’ailleurs en raison de cette forme qu’on les nomme « Biberschwantz » (Queue de castor).

 

Rappelons toutefois ce furent les Romains qui introduisirent la tuile dans la vallée du Rhin. Elle était utilisée pour recouvrir certains édifices importants comme les églises et les monastères.

 

Mais à cette époque-là les maisons alsaciennes étaient encore couvertes de chaume et ce jusqu’au XVIIIe siècle.

 

La tuile plate apparaît au XVe siècle. Quelques spécimens sont visibles au Musée Alsacien de Strasbourg. Certaines sont décorées de motifs religieux, de formes végétales ou animales. On peut y apercevoir divers monogrammes d’inspiration chrétienne.

 

Les tuiles vernissées sont beaucoup plus rares. Au passage, il faut noter que certaines tuiles avaient la particularité suivante : la dernière tuile posée à la fin d’une journée de travail était appelée « Firowazigel » (tuile de fin de journée) recevait un décor particulier.

 

Pour donner aux tuiles un aspect vernissé, elle étaient recouvertes d’une glaçure au plomb. L’avantage de ce procédé était de rehausser notamment les tons ocres et bruns. On se servait aussi d’oxyde de cuivre pour renforcer la couleur verte. Quant à la couleur jaune elle était obtenue avec l’adjonction d’argile blanche.

 

Les tuiles sont assemblées sur un toit de manière à former des losanges, comme sur le Koifhus à Colmar.

 

Leur dimension était à l’origine d’environ 46 cm de long sur 19 de large. Mais avec le temps on réduisit ce format tout en ajoutant

 

à la face interne un bec permettant son accrochage sur un lattis de bois.

 

La tuile « Queue de castor » était généralement clouée sur les chevrons par recouvrement avec les autres tuiles avec l’ajout à l’endroit des joints de bardeaux en sapin.

 

Cette technique nécessitait que les tuiles comportent des cannelures permettant de diriger l’écoulement de l’eau. Les tuiles furent durant plusieurs siècles façonnées à la main jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Elles étaient fabriquées à partir d’argile de très haute qualité.

 

 

Les toits de  l’ancien château des comtes d’Eguisheim ou encore celui l’église Saint-Georges à Chatenois offrent également une belle illustration de cet art médiéval.

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