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Les coquilles Saint-Jacques

Les coquilles Saint-Jacques

Pour peu que vous soyez attentifs en vous promenant dans divers villages d’Alsace, vous ne manquerez pas d’apercevoir ce symbole caractéristique sur nombre de maisons et de bâtiments anciens.

 

Il revêt la forme d’une « coquille Saint-Jacques ». Les amateurs de gastronomie vont rapidement faire le lien avec les nombreuses recettes de cuisine faisant appel à ce mollusque de la famille des Pectinidés dont le nom scientifique Pecten maximus correspond à ce que nous appelons « coquille Saint-Jacques ».

 

Mais au risque de vous surprendre, les coquilles Saint-Jacques sculptées dans la pierre, ne faisaient pas référence à un plat cuisiné.

 

Cette coquille était ramassée sur les plages de Galice en Espagne par les marcheurs qui participaient aux pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle constituait en fait la preuve de leur périple et un souvenir.

 

Quelle fut l’origine de ce pèlerinage ?

 

Un ermite nommé Pelay ou Paio raconta que durant une nuit vers l’an 813, il fut guidé par une étoile, vers une montagne inhabitée. Il y vit de mystérieuses lumières et pu même entendre, selon ses dires, le chant des anges.

 

L’évêque Théodomire d’Iria Flavia (actuellement la ville de Padrón) auquel il confia son expérience, décida d’accompagner l’ermite pour vérifier ses affirmations.

 

Après un jeûne de trois jours, ils partirent pour cette mystérieuse montagne sur laquelle ils découvrirent un mausolée, à l’intérieur duquel gisait un corps décapité tenant sa tête sous son bras. L’évêque en conclut qu’il s’agissait ni plus ni moins de la dépouille du disciple de Jésus, Jacques. Deux autres corps furent également trouvés sur les lieux comme étant ceux d’Athanase et de Théodore, qui auraient transporté le corps de Jacques vers la Galice.

 

Théodomire communiqua la découverte miraculeuse à son roi Alphonse, qui visita à son tour les lieux puis ordonna la construction d’une église autour de ce cimetière en lui octroyant des dons et des privilèges. Cette première chapelle devint plus tard Cathédrale de Santiago de Compostela.

 

Le nom actuel du site, Compostelle fait encore l’objet de discussions car pour certains il fait référence à « San Jacob de Compositum » alors que d’autres pensent qu’il provient de « campus stellae » (champ de l’étoile).

 

Ce fut en 950 que l’évêque du Puy en Velay, Godescalc organisa pour la première fois un grand pèlerinage au tombeau de Saint Jacques. Il initiait ainsi la première route européenne menant du Puy-en-Velay à Santiago de Compostela.

 

Très rapidement les pèlerinages vont s’intensifier grâce aux ordres religieux, aux nobles et aux rois qui apportèrent de l’argent pour la construction des hospices, ces importants lieux d’accueil pour les pèlerins. Ils pouvaient y trouver tous les services, aussi bien matériels que spirituels. Ces hospices furent souvent construits dans des endroits stratégiques pour canaliser le flux des pèlerins en fonction d’intérêts politiques et économiques.

 

Voilà pourquoi l’Alsace verra apparaître de nombreux centres de pèlerinages dont Strasbourg, le Mont Saint Odile, les Trois-Epis, sur le chemin qui mène à Compostelle. Parmi les premiers pèlerins on peut citer Saint Morand (1071-1075), puis Frédéric, Othon et Conrad de la célèbre famille des Hohenstaufen.

 

La coquille est devenue le symbole des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle leur permettait de se distinguer des autres voyageurs, de boire dans les fontaines et demander l’aumône aux habitants. Nombre de pèlerins l’accrochaient à leur sac, leur chapeau ou à leur cape en signe d’identification. Toutes les étapes de ces chemins de Compostelle sont très souvent repérés grâce à ce symbole.

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