Pour une boucherie, la taille du bâtiment élevé en 1478 peut surprendre, mais je vous confirme que nous sommes bien en présence d’une boucherie.
Au rez-de-chaussée, l’intérieur du bâtiment était divisé dans le sens de la longueur par une allée centrale. Et de chaque côté de celle-ci étaient dressés les étals de bouchers. Les réunions de la Corporation des Bouchers se tenaient au premier étage.
Cette importante corporation, était composée de nombreux membres. Si l’on consulte les archives, on apprend qu’ils étaient en 1416 au nombre de 24 puis en 1552, ce chiffre était réduit à 19, et même à 18 en 1577. Mais en 1597, leur nombre remonta à 22 et enfin, en 1747 ils étaient 25.
L’indice qui confirme que ce lieu était bien dédié à la boucherie, réside dans la fresque murale. Si vous examinez de plus près la baie murée, vous constaterez qu’elle représente, dans la partie inférieure, une scène d’abattage de bêtes. Dans la partie supérieure, vous pourrez reconnaitre le saint patron de la corporation, à savoir saint Barthélémy. Sur l’arc vous lirez la date « Anno 1478 ». Cette fresque a été restaurée par A.Graff. dans les années 1950.
Au XVIe siècle, une coursière en bois longeant l’immeuble fut rajoutée au premier étage. Elle donnait accès à une chaire extérieure de style Renaissance, du haut de laquelle on lisait, à la foule assemblée au sortir des offices, les édits que venait de promulguer le magistrat. Il ne reste aujourd’hui plus que la partie supérieure de l’abat-voix en pierre.
La vente de viandes fut assurée jusqu’à la Révolution, en 1789. Puis en 1813, le bâtiment fut occupé par l’administration des tabacs. Entre 1823 et 1831, ce fut un tissage de nankin qui s’installa ses ateliers dans ces lieux.
A partir de 1831 la ville y transféra d’abord l’école de garçons, puis l’école de filles. Actuellement, les locaux sont occupés par des services municipaux.
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