RIBEAUVILLE (11) – Oie ou pélican ?
Nous arrivons dans la rue de la Synagogue.
Maison de 1750
Si vous faites un arrêt devant la porte du n°6, vous verrez un linteau de porte en grès des Vosges avec la date de « 1750 » avec un oiseau dont l’identification est sujette à controverses.
La première hypothèse suggère qu’il s’agit d’une oie avec ses petits.
Dans ce cas on pourrait en déduire que son propriétaire était gaveur d’oies.
Le gavage des oies était pratiqué depuis de nombreuses années en Alsace.
Et ce fut d’ailleurs à Strasbourg, en 1780, que naquit entre les mains de Jean-Pierre Clause, le premier cuisinier du Maréchal de Contades, la célèbre recette du pâté de foie gras.
Au milieu du parc de l’Orangerie se trouve une sculpture réalisée par Albert Schultz qui immortalisa cette tradition des villages alsaciens qui possédaient tous un troupeau avec sa gardienne d’oies et que l’on désignait comme étant la « Gänseliesel » (Lison aux oies).
La seconde hypothèse évoque la présence d’un pélican accompagné de ses petits. La légende raconte que cet oiseau était prêt à offrir son propre sang pour nourrir ses petits.
Eusèbe de Césarée (265-339) et saint Augustin (354-430) mentionnent cet oiseau au début du IVe siècle comme étant étroitement lié à la symbolique chrétienne. On le retrouve dans de nombreux livres enluminés, sur des chapiteaux et des stalles d’églises et plus tard sur des armoiries.
Le christianisme a fait du pélican le symbole du sacrifice, du martyr et de la résurrection. Cet oiseau est comparé au Christ se sacrifiant pour la rédemption des pécheurs. Il symbolise également pour les Chrétiens l’amour paternel qui ne recule devant aucun sacrifice.
Le propriétaire avait dans ce cas fait graver ce pélican pour faire référence à son espérance de salut ou pour rappeler son amour pour ses enfants.
A suivre…
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