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cartouche 1694 (solution)

cartouche 1694 (solution)

Voici les explications relatives au cartouche de 1694.

A Ribeauvillé, dans le bas de la ville, dans la Grand’rue au n°7, vous trouverez la maison du tanneur Heinrich Miller. Elle possède une belle porte de style Renaissance constituée de deux colonnes à chapiteaux corinthiens avec un entablement mouluré.

Et juste au-dessus de cette porte, un fronton formé par deux volutes à rouleau encadrent un cartouche avec l’inscription suivante :

« Reno Viert durch Heinrich Miller und Anamaria Beck in sein ehelichehaus fiaw ano 1694 damal ein gulte das fitl weitzenz 22R. das viertel korn 18 R. das fuder kellerwein ist 132 R. ».

Son propriétaire du moment, le tanneur Heinrich Miller et son épouse Anamaria Beck y avaient fait inscrire, sous une forme originale, la date de la restauration de leur maison.

Pour cela, ils avaient pris soin d’y indiquer le cours du vin de l’époque « un foudre de vin valait 132 florins » ainsi que le prix d’un quart de blé soit « 22 florins pour le prix d’un quartaut et de 18 florins pour le prix de l’orge ».

Notez que la lettre « R », qui apparaît avec différentes valeurs, peut correspondre à l’abréviation de « Rechnungsgulden » ou encore de « Reichsgulden ». On peut également évoquer le « gulden rhénan » (florenus Rheni) émis par Trèves, Cologne et Mayence aux XIVe et XVe siècles.

Voici d’ailleurs à quoi ressemblait un écu fleuronné sur lequel on peut apercevoir l’inscription « *LX- *K* » qui signifie que l’on a affaire à une pièce de 1 florin équivalent à 60 kreuzers. Cette pièce était utilisée entre 1668 et 1680 à Strasbourg.

Pourquoi avoir fourni ces précisions ? Mystère ! Mais la seule chose qu’on puisse en déduire, c’est qu’elles fournissent une échelle des valeurs de l’époque.

Ainsi lorsqu’il est écrit qu’ « un foudre de vin valait 132 florins », on parle d’un tonneau de vin dont la contenance équivalait à 1072 litres de ce précieux liquide.

Lorsqu’il est fait mention d’« un quartaut de blé valant 22 florins », on parle d’un sac d’environ 90 kg de cette céréale.

Quant au cours du florin en 1694, il est difficile de le connaître car la Bourse n’existait pas encore à cette époque-là. Ajoutons que  le système monétaire médiéval était trop différent du nôtre pour que l’on puisse établir un taux de change entre monnaies médiévales et contemporaines.

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