Tourelle mystérieuse (solution)
L’objet qu’il fallait identifier dans l’ancien cimetière paroissial de Kaysersberg est ce que l’on désigne comme étant une « Lanterne des Morts ».
Une « Lanterne des Morts » ou « Fanal Funéraire », en allemand « Totenleuchte » a souvent la forme d’une petite tour creuse en pierre.
Mais selon les provinces, elle peut revêtir des formes variables comme par exemple celle qui se trouve à Saint-Pierre-d’Oléron.
Ainsi, dans le pavillon supérieur ajouré, on plaçait, au crépuscule, une lampe supposée servir de guide aux défunts. Plusieurs interprétations furent formulées au sujet de cette construction insolite et mystérieuse. Pour certains, ces lanternes préservaient les vivants de la peur des revenants et des esprits des ténèbres.
À l’époque romane, le cimetière semble devenir un lieu dangereux. Espace des défunts, où les corps se décomposent, il concentre l’angoisse de la mort et celle de l’inconnu, révélant les mystères de l’autre monde. C’est là que se manifestent les revenants.
Selon Jean-Claude Schmitt, « le cimetière compte parmi les lieux les plus propices aux apparitions ». Lieu intermédiaire entre la terre profane du village et l’espace sacré de l’église, entre les activités quotidiennes et les célébrations liturgiques, le cimetière et ses tombes (anonymes pour la plupart) jouent un rôle médiateur entre l’ici-bas et l’au-delà.
« La traversée du cimetière peut donc, suivant l’attitude du passant, être paisible ou devenir diablement dangereuse, surtout la nuit. Car celle-ci, au Moyen Âge, appartient aux morts. De manière générale, l’obscurité, qui rappelle les ténèbres, sied aux manifestations surnaturelles inquiétantes. La nuit est le royaume du diable et des démons ; c’est également celui des morts malfaisants ». (J.-Cl. Schmitt, Les revenants… (op. cit. n. 48), pp. 203-205).
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